De l'or! titraient les journaux dans le courant de l'été 1897. Pendant des milliers d'années, des hommes ont érigé des empires, ont guerroyé et perdu la vie dans leur quête du métal jaune. Mais, en août 1896, les prospecteurs découvraient le long des berges d'un affluent de la rivière Klondike, au Yukon, l'un des plus importants gisements d'or de l'histoire du Canada.

Il a fallu près d'un an pour que la nouvelle circule de la Klondike à la rivière Fraser, en passant par les Rocheuses et Fort Fraser, avant d'atteindre la civilisation. Mais lorsque la nouvelle éclata enfin, ce fut une véritable ruée. En 1900, plus de 30 000 personnes s'étaient établies dans et autour de Dawson City, ville-champignon dont la croissance reposait sur le sol aurifère de la Klondike.

Pendant quelques années, les chercheurs d'or ont écumé la rivière Klondike et ses affluents, et certains ont fait fortune presque du jour au lendemain. La ruée s'est toutefois calmée lorsque les petits prospecteurs indépendants ont cédé la place en faveur de méthodes scientifiques d'exploitation minière. Le filon n'était cependant pas épuisé puisque, à la fermeture des mines en 1966, la région avait produit pour près de 380 millions de dollars du précieux métal.

Ruées vers l'or, l'argent, le pétrole - tout au long de l'histoire, la route de la fortune a la plupart du temps été semée de puits et de tunnels creusés dans le roc implacable. En fait, notre civilisation actuelle n'existerait tout simplement pas si nous n'avions pas exploité les ressources naturelles de la terre elle-même. À la fin du XIXe siècle, les premiers puits du Canada commençaient à extraire l'or noir du sol, près de Sarnia, en Ontario. Nos voitures roulent grâce au pétrole. Le fer, le charbon et le manganèse nous procurent l'acier. Les ordinateurs n'existeraient pas sans l'or, le platine et le silicate extraits de gigantesques mines et carrières. Tout enfant connaît les trésors que recèle le cœur d'une pierre fendue au cours d'un bel après-midi d'été. Ce sont ces minéraux que les prospecteurs scientifiques et les ingénieurs des mines cherchent aujourd'hui à puiser de la terre.

Les entreprises d'exploitation minière et les autres industries des ressources primaires ont toujours occupé une place importante au Canada. Le nom de plusieurs de nos villes en témoigne : Coppermine, dans les Territoires du Nord-Ouest, est à lui seul révélateur. Red Lake, en Ontario, a été ainsi baptisée à cause des eaux teintées par les gisements d'or. Timmins, en Ontario, porte le nom d'un directeur d'exploitation minière, et Cobalt, dans la même province, indique clairement la présence… de cobalt.

L'exploitation minière, l'extraction en carrière et l'industrie pétrolière comptent également parmi les quelques secteurs de l'économie canadienne affichant une croissance constante. Apparemment peu affectées par les crises économiques, les récessions et la dévaluation de la monnaie locale - en fait, très peu d'argent est injecté dans ce secteur --, ces industries ont connu une croissance de 41,5 % entre 1984 et 1997. N'oublions pas non plus que ces industries n'existent pas en vase clos. Chaque puits de mine creusé dans un filon métallifère, chaque puits de pétrole ou de gaz naturel nécessite des bataillons complets de techniciens et de technologues de plusieurs disciplines, dont en géomatique, en génie civil, en génie mécanique, et des techniciens spécialistes du pétrole, du minerai et de la géomatique.

Cependant, la diminution de près de 5 % de la main-d'œuvre au cours de cette même période reflète bien l'évolution des industries minière et pétrolière. Depuis les années 1950, la révolution des technologies dans ce domaine s'est traduite par un accroissement annuel du volume de ressources extraites, et ce, par un nombre restreint de travailleurs, à moindre coût. L'aluminium est un exemple typique : à une certaine époque, ce métal léger et robuste valait davantage que l'or, considéré plus facile à extraire et à raffiner. L'aluminium se trouve partout de nos jours. Nous l'utilisons pour construire nos voitures, nos trains, nos avions, nos maisons et même nos canettes de boissons. Il est si peu coûteux qu'il sert même à emballer nos sandwichs!

Finie l'époque où les mineurs, munis de casques à lumière, de pics et de pelles, descendaient dans les mines pour creuser les filons de minerai et où les pétroliers foraient des puits bon gré mal gré dans les plaines d'Alberta! Aujourd'hui, les mineurs et les pétroliers comptent parmi les travailleurs les plus spécialisés du monde, et il s'agit, le plus souvent, de techniciens ou de technologues du pétrole et du minerai.

Les personnes, femmes et hommes, qui travaillent comme techniciens ou technologues dans les industries minière et des ressources naturelles sont dotées de compétences diverses et occupent une vaste gamme de postes. Elles exploitent du matériel minier et de forage à la fine pointe de la technologie. Elles sont souvent spécialistes en géophysique, en sismologie et en chimie organique.

Notre société a enfin compris combien ces ressources peuvent être précieuses et limitées. Les enjeux sont plus élevés aujourd'hui qu'ils ne l'étaient en 1897, lorsque l'or de la Klondike semblait inépuisable. Cette prise de conscience s'est traduite par un souci d'efficacité, de précision et, par conséquent, de compétence.

La prise de conscience environnementale croissante des industries des ressources naturelles a été tout aussi importante et elle a créé une nouvelle catégorie d'emplois. L'époque où une entreprise pouvait exploiter une montagne à ciel ouvert sans se soucier des effets sur la nature et la faune est terminée. La préparation des études sur les effets environnementaux, la surveillance des eaux de surface et des déchets provenant des crasses sont des activités tout aussi importantes désormais que celles associées à l'exploitation minière, à l'extraction en carrière et au forage. Ce domaine est du ressort des techniciens et des technologues en écologie.

L'avenir de l'industrie canadienne des ressources naturelles semble prometteur. Même en nous éloignant des charbons et des combustibles fossiles en faveur de sources d'énergie plus propres, la demande pour d'autres minéraux et ressources sera sans aucun doute de plus en plus forte. Le Canada est le deuxième pays au monde en superficie et il abrite les plus importants gisements de ressources naturelles brutes encore inexploitées du monde. L'époque de la ruée vers l'or est finie depuis longtemps, mais l'avenir de l'une de nos plus importantes industries semble aussi étincelant que de l'or poli!