Commis au transfert métrique à la municipalité régionale de comté (MRC) d'Argenteuil, Julie Durocher joue un rôle important dans la réforme du cadastre québécois. Ce programme provincial, qui s'échelonne sur une quinzaine d'années, a pour but de mettre en place un cadastre informatisé qui représentera fidèlement le morcellement foncier du Québec.


«Mon rôle consiste à reprendre les quelque 30 000 dossiers de la MRC d’Argenteuil et à convertir les données qu’ils contiennent du système impérial au système métrique», explique la jeune femme de 21 ans.

Si ce mandat diffère quelque peu des tâches qui incombent généralement à ses confrères, telles l’estimation des coûts de construction ou l’évaluation d’un bâtiment, il n’en est pas moins essentiel à l’économie. «Cette opération fait partie de la réforme cadastrale et permettra d’uniformiser tous les dossiers», ajoute Julie.

Le cadastre assigne un numéro de matricule à chaque propriété et permet de connaître les mesures et la superficie exactes de celle-ci. Le travail de Julie corrige d’éventuelles erreurs qui pourraient occasionner des dépenses considérables aux personnes désireuses de construire, de rénover ou de vendre une propriété. Le numéro sert à faire enregistrer les droits se rapportant à une propriété; les municipalités l’utilisent aussi, il faut le dire, pour percevoir des taxes! Une fois rénové, le cadastre sera complet, informatisé et constamment mis à jour.

Au cours d’une journée, Julie peut ainsi transférer une quarantaine de dossiers, lorsqu’il s’agit de lots occupés, et jusqu’à 200 quand il s’agit de terrains vacants. Son travail s’effectue généralement en deux étapes. Dans le cas d’un lot occupé, par exemple, elle doit d’abord reporter tous les renseignements relatifs à chaque immeuble dans un nouveau dossier, appelé fiche paramétrique, puis redessiner le croquis du bâtiment sur un intercalaire.

«Toutes les données de base, telles l’adresse, la valeur et la superficie, sont transférées et converties directement par un logiciel. Quant à moi, je dois créer un nouveau dossier pour chaque propriété, dans lequel j’insère les données déjà converties, explique-t-elle. Ensuite, à l’aide de la fiche paramétrique et du numéro de matricule, je localise chaque immeuble et j’inscris quelques informations supplémentaires, comme l’adresse du bâtiment.»

Julie doit aussi indiquer si le terrain est plat, en pente, plus haut ou plus bas que les terrains avoisinants, et tout autre détail pertinent. Par exemple, si un bâtiment abrite un salon de coiffure, elle doit indiquer la superficie du commerce sur le plan et insérer une fiche particulière, appelée fiche de la valeur locative, qui en fait mention.

«En plus de mon travail de commis au transfert métrique, je m’occupe de mettre les dossiers à jour dans le cas d’une transaction immobilière ou d’un changement d’adresse. À terme, je pourrai peut-être aussi inspecter des bâtiments et cumuler des tâches supplémentaires.»