Le sergent Joe Rato, 35 ans, se spécialise dans un domaine très spécifique où œuvrent peu de gens. Il est à la fois technicien et instructeur en conduite de tir, et forme d'autres techniciens à l'entretien et à la réparation de systèmes de visée servant au positionnement et au contrôle précis des armes.


Les Forces armées canadiennes utilisent divers systèmes de visée de technologie de pointe. «Qu’il s’agisse d’un véhicule de combat blindé ou d’une pièce d’artillerie munie d’une lunette de pointage panoramique droite ou d’équipement de vision de nuit, nous voulons nous assurer que les soldats tirent dans la direction visée», explique Joe.

Bien entendu, le réglage doit être effectué correctement, surtout dans le cas de chars et de pièces d’artillerie qui projettent des obus sur de longues distances. «Si vous tirez un obus sur une distance de 18 kilomètres, note Joe, quelques millimètres d’écart à l’ouverture du canon peuvent suffire pour changer la trajectoire de l’obus et l’endroit où il touchera le sol.»

Joe travaille à l’École du génie électrique et mécanique de la Base des Forces armées Canadiennes (BFC) Borden près de Barrie, en Ontario. Il supervise une équipe de quatre instructeurs tout en donnant lui-même des cours de temps à autre.

À l’École, les techniciens couvrent rapidement les notions de base pour ensuite aborder l’étude d’équipement complexe de technologie de pointe. Une fois maîtrisées les notions théoriques du métier, ils peuvent commencer à résoudre des problèmes pratiques et à travailler sur une vaste gamme de systèmes, dont les lasers, les systèmes de contrôle de l’artillerie et les systèmes de guidage des missiles.

Les techniciens doivent également apprendre à faire preuve de souplesse. Dans le domaine des systèmes de conduite de tir, ils peuvent être appelés à effectuer toutes sortes de tâches, de la réparation de génératrices et d’appareils de visée jusqu’à l’installation de réseaux électriques portables sur le terrain. «Dans notre métier, tout ce qui a trait à l’armée et qui fonctionne à l’électricité finit par se retrouver sur notre table de travail», dit Joe.

Joe est de nature perfectionniste et n’aime pas devoir se plier à des compromis imposés occasionnellement par les échéanciers serrés : «Le plus difficile à accepter, c’est lorsqu’on nous impose une échéance et que nous savons fort bien qu’en raison des besoins opérationnels et des limites budgétaires, il nous sera impossible d’effectuer un travail de la meilleure qualité qui soit.»