À titre de technicienne de recherche dans un des laboratoires de développement de l'entreprise Cangene, Esther Lo clone, analyse et mène des expériences sur l'ADN dans le but de produire de plus grandes quantités ou des concentrations plus pures de certaines protéines. Elle espère que ses expériences contribueront un jour à la mise au point d'un nouveau médicament thérapeutique à base de protéines.


Esther travaille au laboratoire de recherche no 6 sur l’un des plus petits sites exploités par Cangene. Il s’agit, en fait, d’une bâtisse en brique brune, d’un seul étage, située à Mississauga en banlieue de Toronto. Aucune activité de fabrication ne se déroule sur les lieux.

Esther partage son laboratoire avec six autres chercheurs, mais elle travaille actuellement seule sur l’étude d’une certaine protéine. Elle passe la plupart de son temps devant un banc de laboratoire noir placé au centre de la pièce. Le banc est muni de tiroirs de chaque côté et de tablettes métalliques à libre accès où sont rangés des tubes à essai de plastique stérilisés, des contenants de plastique translucide en forme de cône et d’autres fournitures. C’est à ce banc qu’Esther mélange et transfère une variété de poudres, de liquides et de solides.

Dans le cadre de son travail, Esther doit suivre à la lettre une série d’étapes préexpérimentales et expérimentales. Les calendriers et la planification constituent des outils de base dans son domaine. Avant d’entreprendre une série d’expériences, par exemple, elle crée une «banque de semences», des échantillons de cultures à partir d’une poudre bactérienne vendue sur le marché. Pour stimuler leur croissance, elle nourrit les bactéries de substances nutritives liquides.

Après une période d’attente donnée, habituellement entre un et quatre jours, Esther transfère les bactéries matures dans plusieurs tubes à essai différents. Pour transformer les bactéries en culture, elle y ajoute une substance liquide qui opacifie le liquide. Ensuite, elle entrepose les tubes à culture à une température de -80 °C pour prolonger leur durée de vie presque indéfiniment.

Esther utilise ces tubes à culture comme sources auxiliaires d’ADN. Lorsqu’elle souhaite mener une expérience, elle dégèle un tube, ajoute des substances nutritives pour faire proliférer la culture et place le tube dans une centrifugeuse pour séparer l’ADN des débris cellulaires. Enfin, elle transvide le liquide transparent qui contient presque exclusivement de l’ADN.

À ce stade du processus, elle quitte son banc de laboratoire et travaille depuis son ordinateur pour trouver la séquence d’ADN qui l’intéresse. Elle peut consulter des mémoires de recherche, lire des journaux scientifiques ou discuter avec d’autres chercheurs en génétique. Une fois qu’elle a pris une décision, elle fait une production de masse de la séquence d’ADN retenue, puis enlève ou ajoute des fragments d’ADN jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite du résultat. Ensuite, elle replace l’ADN parmi les bactéries vivantes pour produire de plus grandes quantités ou des versions plus pures de la protéine.