Une machine à papier est un appareil très rapide et complexe. L'ensemble est plus long qu'un terrain de football et coûte plus de 500 millions de dollars - plus cher, donc, qu'un avion gros porteur! Faire fonctionner un matériel d'une si haute technicité requiert une grande expérience; c'est ici que la présence de technologues en génie comme Don Dell devient précieuse.


Don, 26 ans, travaille pour DuBois Paper Technologies, une entreprise située à Oshawa, en Ontario, qui approvisionne les usines de papier en produits chimiques. Au-delà des aspects purement techniques de ses fonctions, Don travaille en étroite collaboration avec les ingénieurs chimistes, le personnel de la production et d’autres fabricants de papier. Son rôle? Aider le papetier à produire une catégorie supérieure de papier au moyen des meilleurs produits chimiques.

Le défi est de taille. La fabrication du papier est un processus compliqué qui comporte de nombreuses étapes : il faut réduire le bois en pâte pour en faire un genre de brouet et transformer cette pâte humide en minces feuilles de papier. Suivent le lissage et le séchage des immenses rouleaux de papier.

Les machines à papier les plus rapides tournent à près de 1 800 mètres par minute, c’est-à-dire à plus de 160 kilomètres à l’heure. D’ici 2015, ces vitesses devraient augmenter de 20 % pour atteindre 2 200 mètres par minute. Mais la vitesse n’est pas le seul facteur important. Pour des raisons environnementales et commerciales, les papeteries utilisent de plus en plus de fibres recyclées. Une telle stratégie amène en revanche de nouveaux défis techniques. Par exemple, l’augmentation de la vitesse et des quantités de fibres recyclées exige un souci accru quant aux produits chimiques utilisés. Le technologue des pâtes et papiers doit par conséquent trouver le juste équilibre chimique sans toutefois grever le budget.

La formation que Don a suivie au niveau collégial s’est révélée bénéfique. Le tronc commun du programme comprend les processus industriels, les principes de chimie et de vérification du papier. Au travail, Don se sert de programmes informatiques tels que les systèmes de commande répartis et un automate programmable.

Le principal objectif de son rôle consiste à étudier les données et à affiner l’équilibre des produits chimiques qui conviennent à une certaine catégorie de papier. «De nombreuses papeteries font appel à nous en qualité d’ingénieurs des procédés, explique Don. Nous diagnostiquons les anomalies, résolvons les petits problèmes et maximisons ainsi le rendement de la machine à papier.» Les diplômés débutants touchent environ 40 000 $ par année. Après cinq ans, un technologue des pâtes et papiers peut gagner 60 000 $ s’il a acquis une expérience dans la vente. Certains deviennent directeurs de papeterie après 10 ans, et leur revenu se situe alors entre 70 000 $ et 100 000 $. Don, un diplômé du programme de trois ans en technique du génie des pâtes et papier du Collège Sault, croit que sa formation constituait une excellente porte d'entrée sur le marché du travail. «Ils nous ont bien préparés en nous donnant les connaissances fondamentales relatives au processus de fabrication du papier.»