Enduire les pissenlits de Boucherville de pesticides? Pas question! Robin Doré, inspecteur municipal en environnement pour la Ville de Boucherville, se fait une religion de montrer l'exemple aux citoyens. Loin de se limiter au rôle de «police verte», il s'affaire à les sensibiliser quant à l'importance de respecter l'environnement et le milieu naturel. Avec succès!


L’essentiel du travail de Robin consiste à faire respecter les règlements municipaux et provinciaux touchant l’environnement à l’intérieur des limites de la ville. Comme Boucherville englobe des zones agricoles, industrielles et résidentielles, son travail est très diversifié. Par exemple, il visite régulièrement les sites industriels afin de s’assurer que les propriétaires se conforment aux lois environnementales. «Je fais l’inspection ou les recommandations nécessaires afin que le greffier de la municipalité puisse émettre, s’il y a lieu, une lettre de conformité aux normes environnementales. J’émets aussi des certificats d’autorisation pour le remblai, l’abattage d’arbres et l’utilisation de pesticides, lorsque l’usage en est justifié.»

D’avril à novembre, cependant, son bureau est submergé de plaintes : c’est en effet Robin que les citoyens excédés appellent pour dénoncer le voisin! «Il peut s’agir de plaintes portées contre un autre habitant, dont la thermopompe ou le moteur de piscine est trop bruyant, par exemple. Je reçois aussi les doléances de citoyens qui s’inquiètent d’une fumée inhabituelle, d’un déversement ou d’une odeur désagréable provenant d’une usine.» Dans tous les cas, il se déplace, sonomètre et appareils de mesure sous le bras, afin de vérifier la pertinence de la plainte.

Robin est aussi chargé de projet à ses heures. Il coordonne par exemple l’aménagement d’un parc éducatif en bordure d’une rivière : il veille notamment à l’aménagement des berges, des frayères et des sites d’observation des oiseaux. Par ailleurs, cet amoureux de la nature organise diverses activités afin de sensibiliser les citoyens de Boucherville à l’importance d’un environnement sain. Au printemps, il leur parle pesticides ou nettoyage des berges fluviales. L’été, il prépare une vaste campagne pour prévenir les allergies causées par l’herbe à poux et orchestre une journée d’arrachage de la plante maudite.

À l’occasion, il doit aussi réagir aux manifestations de Dame Nature. «Après la crise du verglas, à l’hiver 1998, il a fallu préparer un programme de sensibilisation sur l’émondage des arbres. Plus tard, les citoyens étaient davantage préoccupés par la plantation de nouveaux arbres : ils nous demandaient quelles essences favoriser. J’ai dû revêtir le chapeau du conseiller en horticulture en plus de celui d’inspecteur!»