Le travail de Serge Bonin lui permet de passer la moitié de son temps à marcher dans le bois. «Chaque saison a ses avantages et ses inconvénients.» Il préfère le printemps et l'automne. «L'été, il fait trop chaud, et l'hiver, c'est plus difficile de se déplacer. Quoique l'hiver puisse parfois être agréable lorsqu'on est équipé de raquettes!»


Serge travaille pour le ministère des Ressources naturelles du Québec comme technologue en gestion forestière, un travail loin d’être monotone ou routinier. Il collabore étroitement avec une agence régionale de gestion de la forêt dans la région de Lanaudière, où il siège à des comités, tient un registre des sylviculteurs agréés de la région et vérifie le travail de sylviculture de l’agence pour repeupler les forêts. Les sylviculteurs peuvent être des particuliers, des municipalités, des copropriétaires d’un lot de terrain ou de grandes entreprises, telles que Domtar.

Les sylviculteurs envoient des documents à Serge; ces documents indiquent l’état de leur travail en forêt. Ensuite, Serge visite les sites pour vérifier si le travail a été effectué dans les normes. L’agence installe des rubans pour délimiter la zone, de la même façon que les services de police isolent des scènes de crime, puis Serge utilise le système de positionnement global (GPS) pour en mesurer les dimensions.

Dans le cas d’un travail de plantation d’arbres, il n’inspecte évidemment pas les arbres plantés un à un. Il choisit plutôt un échantillon sur le lot de terrain en question, puis vérifie combien d’arbres y ont été plantés, à quelle profondeur dans le sol et à quelle distance les uns des autres. Il surveille également s’ils ont été plantés droit. «L’arbre ne peut être incliné de plus de 30 degrés ou il ne poussera pas correctement», explique-t-il.

Il vérifie aussi que le sol autour de l’arbre a été bien compacté et que les racines sont en terre minérale afin que l’arbre pousse adéquatement. Chaque hectare de terrain devrait compter environ 2 500 arbres, mais Serge sait fort bien que ce chiffre n’est pas exact. «C’est le nombre idéal, mais nous savons que les planteurs d’arbres ne prennent pas le temps de tout mesurer», dit-il. Il tolère donc un écart de plus ou moins 10 %.

Par la suite, il retourne au bureau pour rédiger son rapport sur la qualité du travail effectué et s’assurer que le travail demandé a été exécuté selon les spécifications techniques de l’agence forestière.

Serge traite également les demandes de permis de gens qui souhaitent exploiter des installations de fabrication de sucre d’érable. Ces derniers lui fournissent un plan indiquant le nombre d’arbres qu’ils comptent entailler, le volume d’eau d’érable qu’ils veulent recueillir, s’ils prévoient couper des arbres sur le lot de terrain où l’érablière sera située et construire une cabane à sucre ou une voie d’accès sur la propriété. «Nous devons nous assurer que le terrain sera géré adéquatement.»

Serge est également responsable de la délivrance de permis aux gens qui veulent récolter le bois de la forêt. «Ils doivent nous indiquer la quantité de bois qu’ils coupent et ce qu’ils comptent en faire», dit-il. Un permis est ensuite émis, moyennant le paiement de droits calculés en fonction de la quantité de bois récolté.