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Tim Claydon a travaillé pendant 18 ans pour une entreprise de communication de Nanaimo, en Colombie-Britannique, comme technicien des télécommunications. Plusieurs aspects de son travail lui plaisaient, dont les longues routes pittoresques vers des sites isolés dans les montagnes sur l'île de Vancouver, où il installait des antennes sur des mâts ou effectuait l'installation et l'entretien d'équipement de télécommunications. Toutefois, Tim s'est rendu compte un jour que son travail lui donnait de moins en moins de satisfaction, entre autres, parce qu'il commençait à éprouver de l'aversion à l'idée de grimper dans les mâts hauts de 60 mètres. «J'avais un harnais de sécurité et un rail auquel je pouvais m'attacher mais, ajoute-t-il rapidement, je commençais à éprouver des malaises.»

Tim a songé à un changement de carrière bien avant d'avoir fait le saut. Il a été motivé par l'évolution naturelle de ses intérêts et de ses préférences, qui vient avec l'âge et l'expérience. Et il n'est pas unique à éprouver le désir d'un changement professionnel. Jusqu'à 10 % des travailleurs nord-américains changent d'emploi chaque année selon l'auteur Richard Nelson Bolles dans son livre intitulé What Color Is Your Parachute? 1999 : A Practical Manual for Job-Hunters & Career-Changers. Bolles ajoute que le travailleur moyen peut s'attendre à avoir entre trois et six carrières pendant sa vie professionnelle.

Un changement de carrière peut être motivé par divers facteurs, dont l'évolution des aptitudes du travailleur ou un changement dans sa situation familiale, des fluctuations économiques dans une région ou une industrie donnée, ou encore de nouvelles perspectives intéressantes qui se présentent soudainement. Bien que bon nombre de postes de technicien et de technologue offrent un degré élevé de stabilité à celles et ceux qui la recherchent, ces professions sont néanmoins tout à fait transférables. La demande pour des techniciens et des technologues qualifiés est très élevée à l'échelle du Canada, et la plupart des techniciens et des technologues bénéficient d'une formation scientifique rigoureuse qui les aide à développer des aptitudes qu'ils peuvent utiliser dans de multiples disciplines et industries; ils ne sont donc pas limités à un seul domaine.

Tim est le parfait exemple de cette mobilité. Bien qu'il ait entrepris sa carrière comme technicien des télécommunications, il a pu se tourner vers un domaine connexe assez facilement. À titre de technicien en instrumentation géophysique au Centre géoscientifique du Pacifique près de Victoria, Tim construit dorénavant des sites isolés qui servent à l'étude des séismes. Il confie le travail de coulage du béton et d'installation de mâts et d'équipement de télécommunications de base à des sous-traitants de la région -- parfois même à son ancien employeur! Tim installe l'équipement plus sensible lui même : les séismomètres, qui mesurent les vibrations sismiques dans le sol, et les numériseurs de données, qui convertissent les mesures en un signal transmissible par ondes radio.

«Au Centre géoscientifique du Pacifique, on est soumis à beaucoup moins de pression lorsqu'un site nécessite des réparations. Dans l'industrie des télécommunications, par exemple, pour réparer une antenne, c'est tout le contraire, explique Tim. Ici, c'est moins critique si la réparation n'est pas effectuée immédiatement.»

Comme technologue en instrumentation géophysique, Tim a encore souvent recours aux aptitudes qu'il a développées lorsqu'il était technicien des télécommunications. Cependant, il consacre maintenant ses mois d'hiver à la conception de circuits et à la mise au point de prototypes de numériseurs de données, ainsi qu'à l'analyse de données. Ces tâches lui plaisent beaucoup plus que de grimper dans les mâts, bien qu'il doive encore le faire. Puisque les mâts plus récents ne mesurent que 20 pieds en hauteur, même cet aspect de son travail a changé.

«Mon expérience de travail et ma familiarisation avec le domaine sont certes des atouts pour le travail que je fais pour le Centre géoscientifique du Pacifique, affirme Tim d'un ton confiant. Je connais bien les montagnes que nous évaluons comme des sites potentiels, et la compagnie nous permet d'embaucher des sous-traitants pour couler le béton ou nous transporter au site par hélicoptère.» À mesure qu'un site est érigé, Tim est également en mesure de gérer le travail efficacement et de juger s'il a été effectué correctement. Après des années de travail dans le domaine, à utiliser diverses marques et divers modèles de composants électroniques, il a appris les particularités des défaillances et comment concevoir des appareils fiables. Tous ces facteurs font de lui un technologue en instrumentation géophysique efficace plutôt qu'un technicien des télécommunications nerveux au sommet d'un mât de 60 mètres de haut qui oscille.

Comment se senton en faisant un levé de terrain ou en menant des essais sur des échantillons en laboratoire? Qu'éprouve-t-on en traitant des données ou en travaillant sur de la machinerie complexe? Les étudiants n'ont plus à attendre l'obtention de leur diplôme pour répondre à ces questions. Plusieurs collèges et cégeps du Canada offrent des programmes coopératifs. Cette formule permet aux étudiants de toucher un chèque de paie toutes les deux semaines en même temps qu'ils poursuivent leurs études.

Les programmes coopératifs constituent un moyen innovateur et très convoité d'allier les études et l'expérience pratique. D'une certaine façon, ces programmes reprennent l'ancienne pratique du stage d'apprentissage et y ajoutent les avantages de l'éducation moderne. Parmi les collèges et les cégeps qui offrent des programmes de technologie, plusieurs entretiennent des partenariats de longue date avec les employeurs de leur région et peuvent ainsi offrir à leur clientèle étudiante les bénéfices d'une expérience pratique, acquise dans le cadre d'un environnement de travail réel. Aux deux années de formation en classe, le programme coopératif typique ajoute un minimum de deux trimestres de formation pratique en entreprise, d'une durée de quatre à six mois chacun. Pendant ses stages coopératifs, l'étudiant travaille à temps plein dans son domaine et reçoit un salaire.

Par exemple, à Edmonton, le Northern Alberta Institute of Technology (NAIT) offre plusieurs programmes coopératifs, dont ceux en technologie des systèmes informatiques et en technologie du génie civil. Ces deux programmes ajoutent trois trimestres de stage de six mois chacun aux quatre trimestres de formation en classe. Ils sont très populaires et contingentés. «Nous aimerions pouvoir accueillir tous nos étudiants dans le programme coop, mais nous n'avons pas les fonds pour le faire», affirme Terry Bajer, coordonnateur du programme coopératif en technologie du génie civil du NAIT.

Le Campus Palliser du Saskatchewan Institute of Applied Science and Technology (SIAST), situé à Moose Jaw, offre des programmes coopératifs dans divers domaines. En fait, les étudiants inscrits dans l'un des dix programmes de technologie de l'institut doivent obligatoirement compléter leurs études avec un minimum de deux trimestres de stage d'une durée de quatre mois chacun. Non seulement les diplômés des programmes coopératifs sortent de l'école avec une expérience de travail, mais plusieurs peuvent décrocher des emplois à temps plein là où ils ont effectué leurs stages.

Si le modèle coopératif vous intéresse, nous vous recommandons fortement d'étudier les différentes possibilités avant de choisir un collège ou cégep. Certains programmes coopératifs n'admettent que les étudiants ayant terminé leurs études secondaires avec distinction; d'autres exigent des notes supérieures à la moyenne. Des facteurs extrascolaires sont parfois tout aussi importants. Par exemple, beaucoup d'entreprises qui reçoivent des stagiaires exigent que ces derniers aient un permis de conduire.

Le programme coopératif de l'institut Palliser a été bâti sur le modèle d'un programme semblable offert par le Collège Fanshawe de London, en Ontario. «Nos étudiants sont les meilleurs promoteurs de notre programme, dit Peter Lapointe, coordonnateur des programmes coopératifs de Palliser. Nous nous chargeons de la recherche de lieux d'embauche et nous supervisons l'encadrement de tous les étudiants pendant les périodes de stage. De plus, les visites sur le lieu de travail incitent les employeurs à continuer d'employer nos étudiants et nos diplômés. Nous voyons la formation selon le modèle coopératif comme une relation entre l'étudiant, l'école et l'employeur, une relation qui fonctionne dans les trois sens et qui offre des avantages aux trois également.»

Les piles à combustible ont le potentiel de révolutionner le monde. Imaginez une source d'énergie qui utilise des matériaux de tous les jours pour produire de la chaleur et de l'électricité, sans aucune émission polluante. Trop beau pour être vrai? Eh bien, c'est vrai! Cette technologie, qui existe depuis environ 150 ans, semble prometteuse et sa production de masse donnera beaucoup de travail aux techniciens et aux technologues au cours des prochaines années.

Les piles à combustibles fonctionnent, mais la plupart de ces piles ne peuvent être commercialisées vu leur taille, leur poids et leur coût élevés.

Depuis plusieurs décennies, les environnementalistes -- ainsi que les automobilistes -- réclament des véhicules plus propres. Les fabricants automobiles ont commencé à répondre à l'appel dans les années 1970 en remplaçant les belles américaines d'autrefois par des voitures plus compactes. Cependant, même la voiture la plus économique émet sa part de polluants et de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone. Plusieurs scientifiques prétendent que ces gaz contribuent au réchauffement progressif de la planète et que ce réchauffement aurait des répercussions dévastatrices sur l'environnement. De plus, la prolifération des mini-fourgonnettes et des véhicules sport utilitaires sur nos routes contribue à accroître le nombre de composés nocifs émis dans notre atmosphère.

En même temps, les services d'électricité qui utilisent le charbon, le pétrole et l'énergie nucléaire réclament désespérément des sources plus propres d'électricité.

C'est ici que les piles à combustible entrent en jeu.

Une production limitée de la première génération d'automobiles alimentées par des piles à combustible pourrait voir le jour dès 2004 selon DaimlerChrysler. L'entreprise a fait les manchettes au printemps 1998 en annonçant son prototype NECAR 4 dans le cadre d'une fastueuse cérémonie qui s'est déroulée à Washington D.C.

L'automobile, animée par des piles à combustible à MEP mises au point par l'entreprise canadienne Ballard Power Systems, a une autonomie de 450 kilomètres et peut atteindre des vitesses de 145 km/h. Bien que ces performances soient louables, il reste néanmoins des obstacles à surmonter. L'entreprise affirme que le moteur coûterait 30 000 $ US à produire. Un moteur conventionnel à combustion interne en coûte environ 10 fois moins.

La production économique de piles à combustible a évidemment le potentiel de transformer notre société, et Bill Logan, un technologue en appareillage et essai qui travaille sur les piles à combustible, trouve emballant de travailler sur cette technologie de fine pointe.

«C'est le travail rêvé pour moi, avoue-t-il avec enthousiasme. Je n'étais même pas à mi-chemin de mes études et je savais déjà ce que je voulais faire : de la recherche et du développement. J'adore travailler en laboratoire et y mener des essais. Je suis stimulé par les nouveaux produits. Ça fait monter l'adrénaline.»

Selon Fuel Cells 2000, un organisme qui fait la promotion du développement et de la commercialisation de cette technologie, plus de 600 entreprises et organismes dans le monde travaillent sur le développement de piles à combustible.

Les techniciens et les technologues bénéficieront sans doute de nombreux débouchés dans le secteur très concurrentiel des piles à combustible au cours des années à venir. Plusieurs entreprises sont en compétition pour être la première à mettre sur le marché la technologie de production d'énergie du futur.

On peut s'attendre à de belles perspectives dans le domaine de la recherche et du développement, car les compagnies tenteront de réduire leurs coûts de production au maximum. «Même si vous souhaitez implanter un matériau, tant que vous n'avez pas mené les essais, vous ne saurez pas si celui-ci convient à la tâche», explique Bill Logan.

Bien entendu, les entreprises qui travaillent sur le développement de piles à combustible font tout pour protéger leur technologie. Par conséquent, il peut être difficile d'obtenir de l'information détaillée sur ce domaine avant d'entreprendre votre carrière. D'autant plus que la technologie évolue très rapidement! Compte tenu de tous ces facteurs, vous devrez faire preuve de souplesse et de capacité d'apprentissage dans le cadre de votre travail.

Types de piles à combustible

Il existe de nombreux types de piles à combustible. En voici quelques-uns.

Alcaline : La NASA a commencé à étudier ces piles à combustible dans les années 1950. Elles ont servi à produire de l'électricité et de l'eau pour les astronautes des missions Apollo et ceux à bord de la navette spatiale. Elles sont actuellement très coûteuses à produire, car, entre autres facteurs, elles fonctionnent à l'hydrogène pur.

Acide phosphorique : Ces piles à combustible semblent très bien convenir à la production fixe d'énergie. En effet, elles sont déjà en utilisation. Plus de 100 unités ont été mises en service à l'échelle de la planète pour alimenter en électricité des hôpitaux, des immeubles à bureaux et des écoles.

Membrane échangeuse de protons : Les piles à combustible à MEP ont le potentiel de rendre possible la produc-tion de véhicules à «zéro émission», car elles fonctionnent à des températures relativement basses et commencent à produire de l'énergie rapidement.

Oxyde solide : L'utilisation de piles à combustible à oxyde solide produit des quantités impressionnantes de chaleur. Ces piles seront probablement utilisées dans les installations industrielles et électriques à grande échelle.

Visitez le centre de recrutement des Forces armées canadiennes le plus près de chez vous, et vous risquez d'être surpris par le nombre de débouchés qui s'offrent aux techniciens et aux technologues!

Les Forces ont besoin de personnel pour accomplir toutes sortes de tâches -- depuis l'essai, l'entretien et la réparation de systèmes aéronautiques jusqu'aux communications terrestres, maritimes et aéronautiques, en passant par l'installation et la modification de systèmes de commande de tir de grande précision. De plus, en échange d'un minimum de cinq ans de service dans les Forces, vous bénéficiez d'une formation de première qualité. Enfin, comme les anciennes affiches de recrutement le prétendaient, ce n'est pas seulement un emploi, c'est une aventure. Être membre des Forces armées canadiennes n'a rien de comparable à être employé d'une entreprise privée. Le travail est parfois ardu et les mutations sont fréquentes, mais les récompenses sont tangibles. Vous pouvez même être affecté à une mission de maintien ou de rétablissement de la paix en des lieux de conflit partout dans le monde.

Une carrière militaire offre de nombreuses récompenses. D'abord, on y ressent un véritable sens du devoir, de mission et de raison d'être, et les liens qui se tissent entre les militaires actifs durent souvent toute une vie. Les postes de technicien et de technologue offerts par les Forces présentent également de belles possibilités d'avancement. Certains techniciens travaillent dans des ateliers chauffés et bien éclairés ou encore dans des bureaux; d'autres doivent effectuer leurs tâches dans un contexte plus difficiles. «Le travail est souvent accompli dans des conditions ambiantes défavorables telles que la chaleur extrême, les odeurs nuisibles, le bruit, l'humidité ou la poussière et la saleté», selon le dépliant des Forces décrivant le métier de technicien en systèmes de commande de tir. Une carrière militaire ne conviendra donc pas à tout le monde.

De plus, les emplois militaires sont de plus en plus contingentés. Lorsque l'adjudant-chef Barry Maddin, un technicien de véhicules, s'est enrôlé dans les années 1970, une formation de niveau secondaire (2e) suffisait pour être admis. Cela ne tient plus. «Le marché est très concurrentiel aujourd'hui. De nos jours, il faut une première année collégiale au minimum, et certaines de nos recrues ont même un diplôme universitaire», dit-il. En effet, des connaissances approfondies en mathématiques et en sciences sont une nécessité aujourd'hui.

Les techniciens doivent franchir un certain nombre de niveaux de qualification (NQ) à mesure que leur carrière progresse. Une fois leur entraînement de base terminé, les techniciens reçoivent une instruction élémentaire dans le groupe professionnel militaire (GPM) à l'une des écoles des Forces armées canadiennes. À ce stade, ils sont classés NQ3. Une période de formation pratique (NQ4) est suivie du NQ5, qui marque la fin du stage d'apprentissage et l'intégration au métier. Les deux niveaux supérieurs sont NQ6 (supervision) et NQ7 (direction).

Tout au long de leur carrière, les techniciens et les technologues militaires continueront d'être formés dans de nouveaux secteurs. De plus, ceux qui sont classés Spécialiste 1 et Spécialiste 2 reçoivent un salaire plus élevé.

Chaque militaire a un gestionnaire de carrières (GC). «Nous les appelons parfois les "mutilateurs" de carrières», blague Barry Maddin. Les GC travaillent fort pour s'assurer que les soldats poursuivent une carrière équilibrée. Les soldats peuvent consulter les GC et postuler des affectations particulières. Bien évidemment, aucune affectation n'est garantie -- et la situation peut changer très rapidement.

De tels changements, et l'insécurité qu'ils causent, constituent l'aspect le plus difficile du travail du caporal Marc Charbonneau, un technicien en systèmes d'information stratégique.

«Le devoir passe avant tout. Parfois, c'est bien, mais à d'autres moments, c'est moins facile. Je pense toutefois que les aspects positifs compensent amplement pour les aspects moins positifs», dit-il.

Les Forces ont subi d'importantes réductions de personnel au cours des dernières années, et plusieurs techniciens et technologues en subissent les conséquences. Ils sont appelés à prendre un plus grand nombre de responsabilités. Toutefois, même si tout le monde n'est pas en mesure de travailler sous pression, certaines personnes en ont besoin pour se surpasser.

«C'est tout un défi, dit le sergent Joe Rato, technicien en systèmes de commande de tir et instructeur à l'École du génie électrique et mécanique des Forces armées canadiennes. Mais c'est ce que j'aime : pouvoir affirmer que je suis capable de travailler efficacement dans des conditions difficiles.»

Depuis quelques années, les Forces travaillent à ce que les normes d'agrément de leurs techniciens et technologues soient équivalentes à celles du domaine civil. Ainsi, le personnel militaire pourra plus facilement faire la transition entre la vie dans les Forces et la vie civile.

En effet, plusieurs postes de technicien et de technologue au sein des Forces sont étroitement liés aux occupations civiles -- dans ces secteurs, les militaires qui décident d'opter pour une carrière dans le civil pourront facilement utiliser leurs aptitudes à bon escient. C'est aussi vrai même pour les occupations qui semblent étroitement liées aux Forces (par exemple, les techniciens d'armes). Des postes très rémunérateurs sont accessibles au sein des corps policiers et des entreprises de sécurité du secteur privé.